Le prêtre Anton Ilin a pris part à la réunion du Commission des libertés
civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen

Le 23 janvier 2006, le père Anton Ilin, recteur de l’église de Saint-Nicolas à Bruxelles et secrétaire de la Représentation du Patriarcat de Moscou auprès des institutions européennes, a pris part, en tant qu’observateur, à la réunion de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, consacrée à l’examen du projet de stratégie en matière de non-discrimination et d’égalité des chances pour tous.

La diversité ethnique, sociale et linguistique de la communauté européenne est perçue dans ce document comme une source de potentiel créateur et d’équité dynamique de l’Europe contemporaine. Les auteurs du document ont appelé les Etats-membres à une implémentation rapide dans leur doit interne des directives existantes en matière de non-discrimination, de même qu’au respect de la liste élargie des fondements de telles discriminations, exposées dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE, et notamment de leur application aux minorités linguistiques et ethniques. Dans le document, une grande importance est accordée aux mesures positives, tant dans le domaine des relations de travail que dans celui de l’enseignement et des services.

Les auteurs ont souligné la nécessité d’élargir le mandat des organes spécialisés dans la défense des droits de l’homme au problème de non-discrimination, et ont appelé la Commission européenne à rédiger une nouvelle directive pour combler les manques de la législation européenne actuelle dans ce domaine. Une discussion animée a porté sur le principe de « discrimination positive », notion inexistante dans la tradition juridique européenne.

Dans un entretien privé avec les députés du Parlement européen, auteurs du document présenté, le père Anton Ilin a remarqué que le mesures complémentaires sur la participation sociale de groupes discriminés, y compris un système de quotas et d’autres préférences, sont précisément comprises dans la notion de justice distributive, qui est notamment reconnue dans les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe.

Le représentant du patriarcat de Moscou a souligné que la reconnaissance du droit à la dignité est l’une des principales exigences de l’homme, indépendamment de son appartenance à tel ou tel groupe, et a rappelé que l’Eglise reconnaît la différence éthique entre les minorités traditionnelles et non-traditionnelles. Comme cette différence est délibérément ignorée dans les documents de l’Union européenne ayant trait à la défense des droits de l’homme, un rapport non-univoque à ce document, voire même à l’élargissement des compétences de l’UE aux questions humanitaires, est inévitable.

Les membres de la commission ont remercié le père Anton Ilin pour ces réflexions, et ont exprimé leur souhait de poursuivre la collaboration au niveau des experts et consultants avec la Représentation du Patriarcat de Moscou.