Un colloque sur les intellectuels russes en Occident et le renouveau patristique au 20e siècle s’est tenu à l’Institut de théologie orthodoxe St Serge (Paris)

Un colloque organisé conjointement par l’Institut des Sources Chrétiennes, les éditions du Cerf et l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à l’occasion de la parution du 500e volume des Sources Chrétiennes s’est tenu le samedi 25 novembre 2006 à l’Institut Saint-Serge à Paris, sur le thème : "Les intellectuels russes en Occident et le renouveau patristique au 20e siècle". Environ 80 chercheurs, spécialistes et universitaires y ont assisté.

Le colloque permit de mesurer l’importance de la contribution des intellectuels russes de l’émigration aux recherches et travaux patristiques entrepris en France au siècle dernier. L’archimandrite Job (Getcha) a présenté deux anciens professeurs de patrologie de l’Institut Saint-Serge qui ont joué un rôle moteur dans ce domaine : le père Cyprien Kern qui fit le lien entre les recherches patristiques en Russie au 19e siècle et le renouveau en France au 20e siècle, et le père Georges Florovsky qui développa la méthode de la synthèse néo-patristique.

Le professeur Michel Stavrou présenta la figure peu connue de Myrrha Lot-Borodine et donna quelques caractéristiques de l’œuvre patristique de Vladimir Lossky, en soulignant chez ces deux auteurs la rencontre fructueuse de l’orthodoxie russe avec la culture chrétienne occidentale.

Le professeur Joost Van Rossum parla de l’archevêque Basile Krivochéine (ancien archevêque orthodoxe russe de Bruxelles et de Belgique) qui consacra une grande partie de sa vie à l’œuvre de Syméon le Nouveau Théologien, un grand mystique byzantin que l’Occident allait découvrir au 20e siècle.

M. Jean Colosimo fit part du tournant qu’ont pris les études palamites depuis la parution de la thèse du père Jean Meyendorff.

Le colloque s’est terminé par une communication de l’évêque Kallistos de Diokleia sur l’actualité et les perspectives d’avenir des études patristiques. Monseigneur Kallistos salua le succès de trois entreprises du 20e siècle : la création des "Sources Chrétiennes", le renouveau philocalique et la création des congrès patristiques d’Oxford. Il fit part de son inquiétude face à la réduction de la place accordée à la patrologie dans les milieux universitaires alors que le nombre de spécialistes n’a cessé d’augmenter ces dernières années, et souligna l’actualité de la "synthèse néo-patristique" formulée par Florovsky dans laquelle il voit l’avenir des études patristiques.

Le colloque se conclut par une pannychide célébrée en l’église Saint-Serge à la mémoire des personnalités qui furent évoquées durant la journée.