Les œuvres de l’archevêque Basile Krivochéine paraissent en langue française à Paris

Aux éditions du Cerf, à Paris, ont paru deux volumes d’œuvres de Mgr Basile Krivochéine (1900-1985), ancien archevêque orthodoxe russe de Bruxelles et de Belgique : « Mémoire de deux mondes. De la révolution à l’Eglise captive » (coll. L’Histoire à vif), et « Dieu, l’homme, l’Eglise. Lecture des Pères » (coll. Patrimoines – Orthodoxie).

De son engagement dans les rangs de l'Armée blanche en 1919 au choix qu'il fait de la vie monastique en 1924, à la suite d'un pèlerinage au mont Athos, le destin de Mgr Basile, scellé par son inébranlable foi et une spiritualité profonde, a été marqué par l'Histoire. Après plus de vingt années passées dans la « république monastique », il part pour Oxford — poursuivant ses études patrologiques —, puis Bruxelles, où il est nommé archevêque du diocèse du patriarcat russe en Belgique en 1960. Jusqu'à sa mort, en 1985, il ne vivra plus jamais sur le territoire de sa Russie natale. Ses « Mémoires » se divisent en deux parties.

La première partie, consacrée aux années de jeunesse, relate de l'intérieur et avec une sincérité rare la période de la Révolution et de la guerre civile : son sens de l'observation fait merveille, et Soljenitsyne ne s'y est pas trompé, qui a repris presque sans changement plusieurs de ses pages sur les événements de 1917. En ressort un tableau peut-être plus véridique que celui présenté dans bien des livres d'historiens.

La seconde partie, les mémoires d'Église, débute trente années plus tard, quand le prêtre (1951), puis l'évêque (1959) commence à participer à plusieurs conciles et congrès internationaux. Sa position d'« exilé » de l'Église russe fait de lui un observateur précis, parfois rude, voire critique, des instances orthodoxes, mais cet infatigable et dévoué serviteur de l'Église disait et écrivait immuablement ce qu'il pensait, quelles que soient les personnes mises en cause ou les circonstances.

Présentés ici, pour la première fois, en traduction française intégrale, ces mémoires de Mgr Basile, portant sur des périodes peu ou mal connues, sont — tant dans leur partie « civile » que « religieuse » — très précieux pour comprendre l'histoire de la Russie et de son Église.

Dans le second volume sont présentés les « œuvres théologiques » de Mgr Basile.

C'est en 1936 que le jeune frère Basile, du monastère Saint-Pantéléimon au mont Athos, se fait connaître de la communauté scientifique en publiant « La doctrine ascétique et théologique de saint Grégoire Palamas », premier d'une longue série d'articles et de recherches. Après être passé par l'étude de Grégoire de Nysse, de Basile le Grand et de tant d'autres, Mgr Krivochéine édite ainsi successivement les « Catéchèses » de saint Syméon le Nouveau Théologien, dans la collection des « Sources chrétiennes », puis une biographie fondamentale du mystique byzantin. À une époque où l'on commence à peine à redécouvrir les trésors du patrimoine des Pères de l'Église, il bénéficie du fonds exceptionnel que met à sa disposition la « république monastique ». Le présent volume regroupe la majeure partie des études patristiques et spirituelles de l'« évêque cultivé idéal » (l'expression est d'Alexandre Schmemann), dont on a pu dire que la « vraie patrie, ici sur terre, était la foi des Pères »...


Mémoire des deux mondes. De la révolution à l'Église captive. Par Basile Krivochéine
Préface du Métropolite Hilarion (Alfeyev) de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou — Traduction du russe de Nikita Krivochéine, Serge Model, Lydia Obolensky — Présentation, révision et notes de Serge Model.
Paris, éd. du Cerf, coll. L’Histoire à vif, 2010.

Dieu, l'homme, l'Église. Lecture des Pères. Par Basile Krivochéine
Préface du Métropolite Hilarion (Alfeyev) de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou — Traduction du russe de Nikita Krivochéine, Paula et Jacques Minet, Serge Model, Lydia Obolensky — Présentation, révision et notes de Serge Model

Paris, éd. du Cerf, coll. Patrimoines – Orthodoxie, 2010.